Vers la création d’une filière éolienne en France ??

C’est maintenant officiel : l’industriel du secteur AED, EADS Astrium, se lance dans la fabrication de pales d’éoliennes pour le compte du groupe français Vergnet.

La production de ces pièces sera réalisée dans une nouvelle usine de 8.000 m2 qui verra le jour avant la fin de l’année 2010 près de Bordeaux . Le financement des murs de cette usine (6,7 millions d’euros) sera assuré, à 85% par l’entreprise de logistique Boueix ; les 15 % restants provenant d’une aide du Feder (Fonds Européen de Développement Régional), du Conseil Régional d’Aquitaine (CRA) et de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB). Boueix assurera par la suite l’approvisionnement en matières premières de l’usine.
Dans ce projet, EADS Astrium sera donc locataire des bâtiments mais assurera les investissements dans l’outil de production (moules, outillage) estimés à 1 million d’euros.
Les bâtiments accueilleront une ligne de production de pales d’éoliennes de 30 mètres mais également un centre de formation (C2T, Composite Techno Training) et un troisième espace dédié à la conception de prototypes de pales de grandes dimensions.

A noter également que l’entreprise Plastinov, dont l’usine est située à Samazan (Lot-et-Garonne) interviendra en partenariat avec EADS Astrium.

A terme EADS Astrium et Vergnet envisageraient de se développer sur le marché des pales de plus grandes dimensions (jusqu’à 80 mètres) destinées à l’éolien offshore.

LE PROJET BETTER PLACE AU DANEMARK

Créée en octobre 2007 par l’entrepreneur israélien Shai Agassi, Better Place est une société californienne qui se propose d’accompagner la transition du secteur automobile vers le véhicule électrique.
Il s’agit d’un pari ambitieux : Better Place prévoit une infrastructure comprenant des bornes de rechargement à installer dans les lieux de stationnement et des stations d’échange de batterie où les utilisateurs pourront remplacer leurs batteries en moins de temps qu’il n’en faut actuellement pour un plein d’essence. Elle proposera à ces clients un abonnement couvrant un nombre de kilomètre correspondant à leurs besoins, sur le modèle des abonnements aux téléphones mobiles.
Le Danemark a été sélectionné comme pays pilote en raison de sa petite taille, de l’importance de sa production éolienne, ainsi que de sa fiscalité en faveur des voitures électriques. Une « joint-venture » a été constituée en janvier 2009 entre Better Place et Dong Energy.
Les premiers véhicules seront fournis par Renault, en partenariat avec Nissan ; cependant, Better Place est en négociations avec d’autres fournisseurs potentiels. Les batteries seront fournies par le japonais AESC et seront la propriété de Better Place Danemark.
Ce projet permettra de valoriser l’électricité éolienne produite en surplus la nuit et actuellement vendue à prix très bas aux pays voisins. Le projet prévoit également le développement d’un réseau intelligent (smart grid) dans lequel les batteries se rechargeraient lors de creux de consommation, permettant ainsi de lisser la consommation d’électricité et de mieux intégrer dans le réseau électrique danois la source d’énergie intermittente qu’est l’énergie éolienne.
En raison de l’utilisation de l’énergie éolienne, ces voitures seront réellement « propres », le bilan carbone réel d’un véhicule électrique dépendant de l’origine de l’électricité qu’il utilise.
La réalisation de l’infrastructure relèvera de la responsabilité de Better Place Danemark, mais sera en partie réalisée par DONG Energy qui fournit l’assistance technique pour la mise ne place des bornes de rechargement. Afin de faciliter la mise en place des bornes de rechargement et des stations d’échange de batteries, Better Place Danemark a établi des partenariats avec une quinzaine de municipalités réparties sur le territoire danois. L’entreprise veille à s’assurer le soutien des pouvoirs publics, indispensable pour le développement d’un projet novateur.
L’objectif est de commencer à mettre des véhicules en circulation dès la mi-2011 et d’atteindre le chiffre de 500 000 véhicules électriques alimentés par 50 000 stations de rechargement en 2020. Le potentiel environnemental et économique de ce projet est significatif tant pour les énergies renouvelables que pour les nouvelles technologies, telles que les réseaux intelligents. Toutefois, ses détracteurs estiment que le financement de l’infrastructure de rechargement par une seule entreprise fera peser une lourde charge sur celle-ci, qui ne serait rentable qu’en cas de quasi monopole ou de normalisation des batteries sur le modèle de celles qu’elle propose. En outre, l’exemption de taxe à l’immatriculation sur les véhicules électriques expire en 2012 : le fait que la prolongation de cette mesure n’ait pas été annoncée apporte un élément d’incertitude à ce projet.
Pour plus d’infos : http://france.betterplace.com/

L’éolien français passera-t-il à l’âge adulte ?

Vingt ans après l’installation de l’éolienne de Port-la-Nouvelle, la première en France, et quelques jours avant la publication du rapport Ollier sur l’éolien, le secteur éolien pouvait afficher un optimisme serein et du dynamisme, comme on avait pu le constater à la conférence européenne de l’énergie éolienne (EWEC). Les quelques revers enregistrés avec les annulations de certains projets pour cause « d’atteinte aux enjeux paysagers » (comme le projet lorrain de 32 MW d’Eiden) n’avaient pas eu raison du moral de la profession. La France a franchi le seuil des 3000 MW installés : on parle désormais de 7 GW pour 2011. L’optimisme était tel que l’association européenne Ewea avait révisé ses prévisions de croissance pour 2020 les situant à 230 GW installés (contre 180 GW), soit 14 % à 18 % de la demande électrique totale de l’UE. L’enjeu est clairement de conserver le leadership mondial (deux tiers du marché mondial des technologies éoliennes sont européennes) et les emplois associés. En France, le SER, syndicat des énergies renouvelables, a d’ailleurs rappelé que près de 150 entreprises de 20 activités différentes (en plus des 250 sociétés spécifiquement orientées sur l’éolien) tiraient profit du développement de la filière. En deux ans, près de cinq usines de fabrication de mâts et d’embases se sont créées en France. Et il faut aussi noter la reprise du site Ford à Blanquefort, rendue possible par la perspective de développement sur le marché éolien et des annonces comme celle d’EADS-Astrium, qui a confirmé le lancement d’une nouvelle activité de conception et fabrication de pales dans la région bordelaise. Le renforcement des capacités financières de Windtechnics (maintenance éolienne) avec l’entrée à son capital d’Hanalei Finance (qui prend 42 % du capital) est également le signe des bonnes perspectives de la filière, tout comme l’ouverture à Paris de nouveaux bureaux pour le leader mondial des éoliennes VESTAS qui a presque doublé son marché en France. L’enjeu des prochaines années sera aussi celui de l’éolien off-shore, qu’il est prévu de soutenir largement dans le cadre du plan de relance économique européen (565 M€ prévus). Jean-Louis Borloo a annoncé le lancement d’une large concertation sur ce sujet, devant aboutir, par façade maritime, à une identification des sites les plus propices à cette activité. Objectif : 5 000 MW à 6 000 MW à l’horizon 2020. Ce challenge offshore s’accompagnera d’innovations. Un consortium impliquant la DCNS et l’Ifremer développe ainsi un projet d’éolienne flottante dans le cadre du pôle de compétitivité Mer Bretagne (projet Winflo) devant permettre de résoudre le problème de la visibilité des éoliennes qui pourront être implantées en zone de mer plus profonde. Une jeune entreprise, Nenuphar, travaille également sur ce concept depuis deux ans et fabrique un premier prototype. Son originalité est son axe de rotation vertical pour faciliter la flottaison et augmenter sa disponibilité par une grande robustesse dans son fonctionnement. Nenuphar prévoit des coûts d’investissement et d’exploitation réduits de 30 % par rapport à l’offshore actuel.

Cependant, adopté le 30 mars, le rapport parlementaire sur l’éolien est très sévère sur le développement de la filière. Il crée une vive polémique chez les professionnels qui le jugent trop contraignants.  Dans ses grandes lignes, les propositions de la mission présidée par le sénateur Patrick Ollier prévoient que les régions devront à fin 2011, se doter de schémas territoriaux, délimitant les zones en dehors desquelles aucun projet éolien ne pourra naître. Par ailleurs, les sites devront avoir une taille minimale comprise entre 15 et 20 MW et disposer d’au moins 5 machines installées à plus de 500 mètres d’une habitation ou d’une entreprise. Enfin, ces projets seront soumis au régime administratif contraignant des installations classées et devront constituer des provisions pour démantèlement.

Du côté des professionnels déjà touchés pour certains par les effets de la crise, on critique vertement ce rapport jugé « discriminatoire » et contraire aux objectifs du paquet européen climat-énergie, qui doit porter la part des énergies renouvelables à 23% de notre consommation finale d’énergie.

Téléchargez le rapport Ollier : Rapport _OLLIER

Energie du futur : R&D sur les piles à combustible

L’objectif de l’intervention de RESCOLL dans le projet COMBIPOL-2, en partenariat avec le CEA Le Ripault, HELION et RAIGI, est de développer des liaisons collées démontables pour faciliter la maintenance et le recyclage des stacks des piles à combustible. Le développement de cette technologie innovante se basera sur le savoir-faire de RESCOLL, spécialiste de l’assemblage par collage et plus particulièrement du décollement sur commande avec le procédé breveté INDAR INSIDE®.

Cette innovation sera appliquée à deux cahiers des charges distincts : liaison interplaques et liaison plaque-membrane.

COMBIPOL-2 est un projet cofinancé par l’ADEME.

Pour plus d’infos : maxime.olive@rescoll.fr

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