La réglementation serait-elle un moteur pour l’éco-innovation ?

Telle est la question, volontairement provocante, que nous sommes en droit de nous poser lorsque nous examinons les derniers projets de recherche industrielle. Jamais tendance n’avait été aussi tranchée.
Le retour d’expériences dont nous disposons depuis une trentaine d’années sur la thématique de l’innovation (sans le préfixe « éco ») industrielle nous montre que la conquête de nouveaux marchés, les gains en productivité, … ne sont pas des motivations suffisantes pour que les entreprises s’engagent d’une manière intense et durable, c’est à dire stratégique, dans une démarche d’innovation.
L’éco-innovation (avec le préfixe, cette fois-ci) dispose, en plus des motivations précédentes, d’autres leviers complémentaires tels la forte demande de la société et…. »l’incitation » réglementaire.

Une pléthore de directives, lois, protocoles, réglementations,…, nationales, européennes, mondiales,…finissent par restreindre sérieusement le spectre des possibilités que les entreprises ont à leur disposition en matière de produits et procédés de fabrication. REACH, CFC, COV, CMR, CLP,… formol, styrène, bisphénol, chrome, phtalates,… Rio, Kyoto, Montréal,… sont autant d’acronymes,  de noms barbares que les industriels maîtrisent à présent et qui viennent jalonner l’étroit sentier des possibilités d’action des industriels.

Alors, sur cet étroit sentier, lorsqu’on n’a pas le choix, l’indutrie avance quand même. Voire même, elle se fixe le challenge de transformer cette contrainte en atout. Nous assistons aujourd’hui à ce revirement sans précédents qui nous permet d’apporter une réponse à la question : la réglementation serait-elle un moteur pour l’éco-innovation ?  Réponse : oui, mais………. oui quand même !!

Vers la création d’une filière éolienne en France ??

C’est maintenant officiel : l’industriel du secteur AED, EADS Astrium, se lance dans la fabrication de pales d’éoliennes pour le compte du groupe français Vergnet.

La production de ces pièces sera réalisée dans une nouvelle usine de 8.000 m2 qui verra le jour avant la fin de l’année 2010 près de Bordeaux . Le financement des murs de cette usine (6,7 millions d’euros) sera assuré, à 85% par l’entreprise de logistique Boueix ; les 15 % restants provenant d’une aide du Feder (Fonds Européen de Développement Régional), du Conseil Régional d’Aquitaine (CRA) et de la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB). Boueix assurera par la suite l’approvisionnement en matières premières de l’usine.
Dans ce projet, EADS Astrium sera donc locataire des bâtiments mais assurera les investissements dans l’outil de production (moules, outillage) estimés à 1 million d’euros.
Les bâtiments accueilleront une ligne de production de pales d’éoliennes de 30 mètres mais également un centre de formation (C2T, Composite Techno Training) et un troisième espace dédié à la conception de prototypes de pales de grandes dimensions.

A noter également que l’entreprise Plastinov, dont l’usine est située à Samazan (Lot-et-Garonne) interviendra en partenariat avec EADS Astrium.

A terme EADS Astrium et Vergnet envisageraient de se développer sur le marché des pales de plus grandes dimensions (jusqu’à 80 mètres) destinées à l’éolien offshore.

Une alternative au dégraissage par solvants : le dégraissage léssiviel

La protection de l’environnement intervient désormais de façon incontournable dans le choix de produits à usage industriel. L’usage largement répandu de Solvants Organiques Halogénés pour les opérations de dégraissage, tels que le Trichloréthylène ou le Perchloréthylène, est aujourd’hui réglementé en raison des risques sanitaires et environnementaux non négligeables que ces Composés Organiques Volatils représentent. La Directive COV du 11 mars 1999 impose une réflexion sur la réduction ou la substitution de ces produits.
Les opérations de nettoyage/dégraissage interviennent à divers stades de la fabrication des pièces et de leur contrôle. Elles sont réalisées principalement à l’aide de solvants, notamment des solvants halogénés et s’effectuent soit à froid, soit à chaud, certaines manuellement, d’autres mécaniquement avec ou sans automatisation. Les secteurs concernés sont essentiellement l’industrie mécanique et le traitement des métaux.
Diverses technologies de substitution existent et une solution couramment envisagée est le dégraissage chimique par voie aqueuse (ou dégraissage lessiviel). En effet, les caractéristiques techniques, sanitaires et environnementales des nettoyants aqueux font de ces produits des solutions à considérer de façon prioritaire pour la substitution des solvants.

Dans le cadre d’una action collective fiancée par la DIRECCTE Aquitaine, RESCOLL et ses partenaires ont edité un guide sur le dégraissage lessiviel. Vous pouvez le télécharger sur : guide-lessiviel

Guide de réduction des COV dans les peintures et vernis

Par définition, les composés organiques volatils (COV) constituent une famille de produits très large qui se trouvent à l’état de gaz ou s’évaporent facilement dans les conditions normales de température et de pression.
Ce sont des polluants précurseurs de l’ozone et certains d’entre eux sont considérés comme cancérogènes pour l’homme.
Les émissions de COV sont essentiellement dues à la combustion et à l’utilisation de solvants, dégraissants, conservateurs … et proviennent donc de sources très nombreuses.
Une étude sur la réduction des solvants en industrie a été réalisée par RESCOLL et ses partenaires dans le cadre d’une action financée par la DIRECCTE.

Téléchargez l’étude complète: guide-reduction-cov-peintures-vernis

 

Etiquetage Environnemental: Colloque en Aquitaine le 22 juin

Colloque régional Aquitain – Mardi 22 juin – CCI des Landes, Mont de Marsan

« Anticiper pour mieux se démarquer »

L’étiquetage environnemental : de quoi s’agit-il ?

La consommation responsable est un des axes majeurs retenus par le gouvernement pour réduire l’impact écologique des français. Pour favoriser une réelle prise de conscience par les consommateurs, une mesure a été proposée dans le cadre du Grenelle Environnement : «l’affichage environnemental des produits et services». L’objectif de cet affichage est de permettre au consommateur d’intégrer l’environnement comme un critère de choix dans ses achats

Concrètement, les entreprises qui commercialisent des produits ou services à destination du grand public devront, avec le concours de tous leurs fournisseurs, afficher sur l’étiquette ou sur le lieu de vente des données sur les impacts environnementaux des produits (quantité de CO2, la consommation d’eau, l’impact sur la biodiversité, la recyclabilité…)

La loi Grenelle Environnement II, votée le 11 mai dernier, prévoit la mise en place progressive de cet affichage à compter de juillet 2011 via un référentiel commun entre les entreprises. Pour cela, le gouvernement a mis en place une plate-forme de travail, pilotée par l’Ademe et l’Afnor. Des groupes de travail élaborent la méthodologie générale, ainsi que les variantes liées à la spécificité de chaque filière, par exemple l’agroalimentaire, l’hygiène-beauté, l’habillement, les matériels électriques,… Au total, une quinzaine de filières sont concernées.

Du côté des entreprises, la mise en place de cette nouvelle réglementation va générer l’obligation de collecter et traiter des données sur l’impact environnemental tout au long du cycle de vie du produit (de l’utilisation de la matière première à la fin de vie du produit).

Etes-vous prêt ?

Pour vous aider, la CCI des Landes et la CCI de Bordeaux en partenariat avec l’ADEME, l’AFNOR, le Conseil régional d’Aquitaine, le Conseil Général des Landes et le Pôle Eco-conception et Management du Cycle de vie, vous proposent une journée d’information le 22 juin 2010 au centre de Séminaires et de Conférences de la CCI des Landes à Mont de Marsan.

Plus d’informations sur www.landes.cci.fr/index.php/fre/Agenda-CCI/22-juin-Colloque-regional-sur-l-etiquetage-environnemental-Mont-de-Marsan

(programme détaillé et invitation disponibles en ligne)

Quelques notions sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) des matériaux

L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est un outil d’évaluation des impacts des produit ou services sur l’environnement.
L’ACV se caractérise par trois spécificités :
1. C’est une approche comparative de produits qui se base sur la notion d’Unité Fonctionnelle (UF), c’est-à-dire qu’elle permet de comparer les produits sur la base d’une fonction assurée par ce produit.
2. Elle couvre l’ensemble de la vie des produits, depuis l’extraction des ressources brutes jusqu’à la fin de la vie des produits en tenant compte de la phase de production, mise en œuvre, et utilisation des produits.
3. Elle repose sur une approche multicritères de l’évaluation des impacts sur l’environnement et à ce titre couvre différentes catégories d’impacts et peut également intégrer des aspects sociaux économiques.
L’ACV repose au premier chef sur la quantification d’un inventaire de cycles de vie qui quantifie les consommations des ressources brutes et les émissions de substances dans les différents compartiments environnementaux. A partir de cet inventaire, la contribution d’un produit à chacune des catégories d’impacts (changement climatique, épuisement des ressources, …) peut être quantifiée et mise en perspective avec un produit équivalent dans le cadre d’une approche comparative. Au-delà de cette comparaison, l’ACV permet également d’identifier quelle phase de la vie du produit contribue le plus aux impacts permettant ainsi de planifier une stratégie d’amélioration du produit concerné. Enfin, en évaluant plusieurs catégories d’impacts, l’ACV permet de mettre en place une représentation environnementale du produit, au même titre que les représentations techniques, économiques ou pratiques d’ores et déjà maitrisées par les équipes industrielles de R&D et ainsi de prendre en compte les enjeux environnementaux dès la conception des produits. L’ACV permet d’identifier les principales causes de dommages environnementaux et de s’assurer que les améliorations proposées permettent bien une diminution des impacts et non un transfert vers d’autres phases de la vie du produit ou d’autres catégories d’impacts.

Continuer la lecture de « Quelques notions sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) des matériaux »

C’est quoi l’éco-conception ?

L’éco-conception est une démarche préventive qui permet de réduire les impacts négatifs des produits sur l’environnement, tout en conservant, voire en améliorant leurs performances générales en termes de qualité d’usage, performances techniques, coût de revient,….
L’éco-conception vise à intégrer l’environnement dès les phases de conception ou lors des phases d’amélioration d’un produit, aux côtés de critères classiques que sont le coût, la qualité, la faisabilité technique, les attentes du marché,…
A service rendu identique, l’éco-produit est un produit qui est source de moins d’impact sur l’environnement, tout au long de son cycle de vie.
L’éco-conception est une approche qui permet de se différencier de ses concurrents, de s’ouvrir de nouveaux marchés, de donner de la valeur à son produit, en résumé d’innover pour gagner.

Pour plus d’infos : maxime.olive@rescoll.fr

 

Remplacement de solvants en industrie

Dans le cadre de cette Action Collective, RESCOLL s’est penché sur la résolution de problèmes techniques liés à la diminution des émissions de Composés Organiques Volatils (COV) pour 6 entreprises d’Aquitaine. En effet, bien qu’extrêmement efficaces dans de nombreuses applications industrielles (dégraissage, collage, peinture,…), les solvants ont des inconvénients environnementaux majeurs et entraînent également des risques au niveau hygiène et sécurité pour les opérateurs. Le durcissement réglementaire vis-à-vis des solvants et la maîtrise des COV (Directives 1999/13/CE et 2004/42/CE) imposent de se concentrer sur la réduction de leur utilisation et le remplacement des plus dangereux (trichloréthylène, …). Certaines activités industrielles telles que celles employant les peintures, vernis et adhésifs sont particulièrement concernées de par les quantités utilisées et la forte teneur en composés volatils émis dans l’atmosphère.  L’objectif est donc de mettre en place des solutions pérennes dans les entreprises afin de s’orienter vers un développement durable. Les solutions de remplacement peuvent aller de la substitution par un solvant plus acceptable sur le plan environnemental ou toxicologique jusqu’au changement complet de technologie, par exemple, pour des technologies en phase aqueuse. Dans ce projet, un axe est donc commun à ces 6 PME de la région : l’étude de la réduction des émissions de COV et la recherche de solutions adaptées de remplacement des solvants dans les résines, solvants et vernis. Cependant, le programme de travail regroupe des filières très diversifiées.

RESCOLL intervient donc dans les domaines suivants :
– Composites : formulation de gel-coats polyester à émissions réduites de COV (POLYPROCESS) et diminution des COV dans les ateliers de mise en œuvre des composites polyester pour la fabrication de carrosseries isothermes (SAINTE MARIE CONSTRUCTIONS ISOTHERMES).
– Préparation de surface (remplacement des solvants chlorés) : formulation de solvants de nettoyage polyvalents et alternatifs au trichloréthylène (CIRON SA) et dégraissage de moteurs de bateaux avant mise en peinture (NANNI INDUSTRIES)
– Vernis de protection pour bois : recherche et campagne de tests pour le choix de revêtements alternatifs performants, écologiques et peu toxiques pour présentoirs en bois (TEDESCO)
– Dissolution de mousses polymères : optimisation des procédés de fabrication de prothèses médicales (SOCIETE BORDELAISE D’APPAREILLAGE)

Pour plus d’infos : maxime.olive@rescoll.fr

 

RESCOLL formule un « produit vert » pour une application optique

Dans le cadre d’une collaboration avec ESSILOR, les équipes de recherche de RESCOLL ont formulé un matériau thermoplastique innovant pour le blocage de substrats optiques pendant les opérations d’usinage. La nouveauté de ce matériau provient du fait qu’il est exclusivement formulé à partir de produits d’origine naturelle.
La fabrication d’un verre optique ou ophtalmique, à partir d’un substrat en verre ou polymère, nécessite une série d’étapes de travail mécanique très intense (usinage, ponçage, polissage,…) pour obtenir la forme conférant à ce substrats les propriétés optiques recherchées. Lors de ces étapes, le substrat est fermement solidarisé sur un support à l’aide d’un amalgame métallique à faible point de fusion, dit « métal fusible ». Ceci permet, une fois l’usinage fini, de récupérer le verre par ramollissement de l’amalgame et de réutiliser le métal fusible de manière pratiquement infinie.
Pour pouvoir obtenir une température de fusion du métal compatible avec l’application, celui-ci contient des métaux tels que le cadmium, le plomb, l’étain, le bismuth,…tous plus ou moins nocifs ou, du moins contre-indiqués pour une application avec contact indirect prolongé.
ESSILOR a souhaité disposer d’une matière présentant l’ensemble des avantages du métal fusible (bas point de fusion, bonne adhérence sur le verre, thermoplastique, réutilisable,…) sans en présenter les inconvénients liés à la nocivité.
Le travail réalisé par RESCOLL a permis de mettre au point un matériau, faisant l’objet du brevet WO2010052248,  formulé exclusivement à base de produits d’origine naturelle. Il répond parfaitement au cahier des charges de l’application et constitue une avancée majeure pour les milliers d’opérateurs utilisant partout dans le monde la technologie d’ESSILOR.
Pour plus d’infos : maxime.olive@rescoll.fr

LE PROJET BETTER PLACE AU DANEMARK

Créée en octobre 2007 par l’entrepreneur israélien Shai Agassi, Better Place est une société californienne qui se propose d’accompagner la transition du secteur automobile vers le véhicule électrique.
Il s’agit d’un pari ambitieux : Better Place prévoit une infrastructure comprenant des bornes de rechargement à installer dans les lieux de stationnement et des stations d’échange de batterie où les utilisateurs pourront remplacer leurs batteries en moins de temps qu’il n’en faut actuellement pour un plein d’essence. Elle proposera à ces clients un abonnement couvrant un nombre de kilomètre correspondant à leurs besoins, sur le modèle des abonnements aux téléphones mobiles.
Le Danemark a été sélectionné comme pays pilote en raison de sa petite taille, de l’importance de sa production éolienne, ainsi que de sa fiscalité en faveur des voitures électriques. Une « joint-venture » a été constituée en janvier 2009 entre Better Place et Dong Energy.
Les premiers véhicules seront fournis par Renault, en partenariat avec Nissan ; cependant, Better Place est en négociations avec d’autres fournisseurs potentiels. Les batteries seront fournies par le japonais AESC et seront la propriété de Better Place Danemark.
Ce projet permettra de valoriser l’électricité éolienne produite en surplus la nuit et actuellement vendue à prix très bas aux pays voisins. Le projet prévoit également le développement d’un réseau intelligent (smart grid) dans lequel les batteries se rechargeraient lors de creux de consommation, permettant ainsi de lisser la consommation d’électricité et de mieux intégrer dans le réseau électrique danois la source d’énergie intermittente qu’est l’énergie éolienne.
En raison de l’utilisation de l’énergie éolienne, ces voitures seront réellement « propres », le bilan carbone réel d’un véhicule électrique dépendant de l’origine de l’électricité qu’il utilise.
La réalisation de l’infrastructure relèvera de la responsabilité de Better Place Danemark, mais sera en partie réalisée par DONG Energy qui fournit l’assistance technique pour la mise ne place des bornes de rechargement. Afin de faciliter la mise en place des bornes de rechargement et des stations d’échange de batteries, Better Place Danemark a établi des partenariats avec une quinzaine de municipalités réparties sur le territoire danois. L’entreprise veille à s’assurer le soutien des pouvoirs publics, indispensable pour le développement d’un projet novateur.
L’objectif est de commencer à mettre des véhicules en circulation dès la mi-2011 et d’atteindre le chiffre de 500 000 véhicules électriques alimentés par 50 000 stations de rechargement en 2020. Le potentiel environnemental et économique de ce projet est significatif tant pour les énergies renouvelables que pour les nouvelles technologies, telles que les réseaux intelligents. Toutefois, ses détracteurs estiment que le financement de l’infrastructure de rechargement par une seule entreprise fera peser une lourde charge sur celle-ci, qui ne serait rentable qu’en cas de quasi monopole ou de normalisation des batteries sur le modèle de celles qu’elle propose. En outre, l’exemption de taxe à l’immatriculation sur les véhicules électriques expire en 2012 : le fait que la prolongation de cette mesure n’ait pas été annoncée apporte un élément d’incertitude à ce projet.
Pour plus d’infos : http://france.betterplace.com/