La substitution difficile du BPA

Aucun substitut ne pourra remplacer le Bisphénol A des résines qui tapissent canettes et boîtes de conserve : chaque type d’aliment devra avoir son vernis propre », prévient Michel Loubry, de Plastics Europe. Une société américaine commercialise déjà des boîtes tapissées d’une résine à base d’huile végétale pour conserver des aliments peu acides pour un prix 14% plus élevé. Au registre des matières végétales, une résine à base de tanins, sous-produits du vin ou du bois, est prometteuse. Bernard Boutevin, de l’équipe Ingénierie et Architecture Macromoléculaire à l’Institut Charles Gerhardt a récemment déposé un brevet pour substituer ce matériau au BPA et compte lancer une usine pilote dès 2015. « Nous serons alors capables de remplacer le BPA dans toutes les résines alimentaires », espèret- il. L’isosorbide est une molécule dont la structure ressemble à celle du BPA : deux formules chimiques identiques qui se répètent. « C’est cette répétition structurelle qui apporte la rigidité au produit final », précise Franck Thumerel, chimiste chez Roquette, société française qui se lance dans la production industrielle d’isosorbide, monomère, issu de la déshydratation du sorbitol, dérivé du glucose. Cependant, sa sensibilité à l’humidité limite pour l’instant son utilisation dans les contenants alimentaires.

 Sources : Science et Vie Fév 2012.